3 ans après « Heol Gor », ce premier album nominé pour les Prizioù de France 3, Dañs er Jeko retourne en studio et nous offre « An Taol Siroko » (« Le Coup de Sirocco ») ! Au grès des 11 titres qui composent ce nouvel album, le voyage vers les rivages transatlantiques reprend son cours. Les influences musicales n’ont pas changé : Brésil, Angola, Cuba, Gabon, Mauritanie… La musique reste ensoleillée. Elle est évidemment propice à la fête, à la danse et aux nuits blanches. Elle sait aussi se faire mélancolie et prendre cette couleur très sombre que l’on retrouve du blues du désert au samba urbain. La tournée qui avait suivi le premier album avait amené naturellement le groupe vers un son plus affirmé, plus engagé et plus rapeux. Cela pourrait parfois sonner comme un hommage aux univers du chanteur brésilien Lenine, ou du guitariste chanteur touareg Bombino.
Ce deuxième album précise l’univers esquissé dans le premier. Un univers qui parait être le reflet d’un monde de soleil, d’insouciance, de fête et de nonchalance. Puis au détour d’un mot, d’une image, on comprend tout à coup qu’il existe un envers. Le monde se charge alors d’un quotidien rempli de détresse, de blessures d’âme,… Dans un même temps, tous les textes expriment un idéal humaniste, chargé de liberté et de tolérance. Ils se veulent comme autant de manifestes au vivre ensemble, à la mixité et à l’ouverture. Pour exprimer tout cela, la langue choisie est le breton. C’est une langue de voyageurs qui au cours du temps s’est faite entendre aux quatre coins de la planète. Une langue aujourd’hui en grand danger de disparaître. Si ce choix peut être compris comme une résistance à la normalisation, il s’agit bien ici de s’ouvrir au monde.